Simple question de loyauté. [Soran]

Simple question de loyauté.
<<Soran.
[Désolée si le texte n'a pas l'air vraiment d'un rapport entre frères, mais One est plutôt emporté.]

Je ne t'en ai jamais voulu. De nous tous tu fus le meilleur, Soran, de tout nous tous tu fus la parfection incarnée. Autant que je fus le mal tu fus la bonté, et nous nous complétons dans un tout infernal. Ensemble nous aurions pu finir, comme un de ces couples de perruches inséparables. Mais non. Il à fallu que tu choisisses ce qu'il y avait de moins intéressant, de plus banal. Tu as choisi Amadeus. Explique moi, toi qui es mon frère, pourquoi tu as choisi quelque chose de si normal, alors que tout te poussait vers moi, vers ma malfaisance naturelle ? Nous étions faits comme deux mains enlacées et tu t'es détaché avec dégoût. La rancoeur est encore montée dans mes boyaux, si cela est possible. Vous étiez ensemble, partout. Ensemble, vous vous promeniez, ensemble, vous jouiez. Dans l'ombre le deuxième frère attendait, ses yeux ambrés vous fixant, transperçant ton coeur. Je le sais, grand frère. Je n'ai jamais éprouvé d'affection que pour moi même. J'aurais voulu t'avoir pour moi, néanmoins. Autant de bonté me dérangeait, et m'attirais autant que me répulsais. C'était idiot, cette envie de t'observer tout le temps. J'ai compris, maintenant, qu'espérer n'est que faiblesse.
Je suis que tu n'as jamais ressenti d'affection pour moi. Comment apprécié quelqu'un marqué par le sceau infernal, comment regarder en face une chose qui peut te tuer rien qu'en claquant des sabots ? Tu ne peux comprendre, mon frère, car tu n'as jamais vu cette expression paniquée, entendu ce pouls rapide, intense. Puis, cette délivrance dans les tympans, ce bruit si doux, ce son que tu détestes. L'explosion, Soran. L'explosion, ce bruit qui ne fait pas forcèment Boum et jamais identique, au combien jamais. Je sais que le sang te répulse mon frère, on peut même dire que tu en as peur. J'aime sentir le sang, tiède et poisseux, gicler doucement sur mon pelage noir. Sans se presser il m'asperge, me recouvrant de son odeur métallique. Je peux presque à chaque fois sentir son goût salé sur ma langue. Cela t'a dégoûté, et je me rapelle de ce jour de guerre ou tes yeux noirs m'ont regarder avec un dégoût presque vivant. La fumée était autour de nous, la pluie tombait à verse. La terre était devenue rouge. Le râle des morts résonnait, et toi, bon samaritain, tu tentait de sauver ceux que tu pouvais, sans faire attention à leur clan, à leur allégance. Penché sur le cadavre d'une jument à peine pubére, tu avais relever les yeux en entendant le bruit de ma démarche chaloupée. J'avais posé les yeux sur toi, puis sur la gamine blanche, tachée de sang. Je sentais son odeur métallique, me rapellait du bruit proche d'un VLAM qu'elle avait produit lorsque son estomac avait explosé de l'intérieur. Sa souffrance avait été palpable, ses grands yeux caramel demandaient simplement pourquoi. Je l'avais regardé de longues minutes agoniser, passant ma langue sur mes lèvres pour en sentir encore la saveur, plus âcre que les autres victimes. Ses yeux normalement morts avaient refusé de s'éteindre et c'est sur cette jument aux yeux encore flamboyants que tu avais posé les yeux. Tu avais tenter de la sauver. J'ignore si elle à survécu, je me souviens juste de l'éclat de rire dément qui était sorti de mes lèvres, se prolongeant dans la brume.

~ N'as tu donc aucune pitié ?
~ La pitié, je ne la ressens que pour ceux qui la méritent.

Et puis ce long regard.
La mer chuchote à mon oreille, mes crins noirs semblent voler dans un vent venu de l'ouest. Le sable et les coquillages entament une longue mélodie funébre, et, encore, ce sourire dément éclaire mon visage.
Suis je celui que tu es ?

Mon frère, comment te dire ? Comment te dire que j'ai eu pitié de toi durant toutes ses années. Ton sourire, ton regard, ton coté de toi si gentil est partie. J'ai même des fois du mal à me dire que tu est mon frère. Mais est ce vraiment de ma faute si tu est comme sa ? Est ce à cause de moi ? Je ne pense pas. Je revois encore ton regard, durant cette affreuse bataille, ce regard cinglant, et ce sourire, sadique et cruel, un rictus que tu à toujours. Tu avait voulu montrer que tu était le plus fort, et tu avait ravagé la terreur autour de toi. Je me rappelle très bien de cette jument, que j'ai d'ailleurs sauvée. Et je l'ai ait d'ailleurs tous guérie, grâce à mon pouvoir. Mais depuis ce jour, je t'en veux, je t'en veux d'avoir fait tous sa, d'avoir appeler la mort, de l'avoir défié ! J'ai tellement voulu que tu change, mais maintenant, je réalise mon erreur. Tu ne peux plus changer. Le mal est gravé en toi, et ceci jusqu'à la fin de ta vie. Alors pourquoi vouloir que tu change ? Croit-tu que papa aurait été fier de toi, à cet instant la ? Je ne pense pas, mais alors, vraiment pas. J'ai honte de toi, One. Suis-je donc le seul sur la Terre à me rendre compte que la Paix est un moyen de se réconcilier ? Mais tu n'a pas l'air de vouloir te réconcilier. Alors va pour la guerre. Tu aura la guerre si c'est ce que tu veux. Mais je ne pourrais pas voir une nouvelle fois tous ce sang, causée par qui ? Par toi, espèce de lâche ! Excuse moi, je me lâche, mais j'en ait besoin.

Soran marchait tranquillement, le soleil lui tapant sur le crâne. Sa belle robe luisait au soleil, et sa crinière se balançait au rythme de ses pas. Ses oreilles, aux aguets, guettaient le moindre bruit suspect. Mais, malgré tout cela, il était détendu. Il n'avais pas envie de se forcer à être tendu, puisqu'il était seul. Enfin, pour le moment. Il soupira, et se dirigea doucement vers l'eau. Il trempa sa tête à l'intérieur, comme pour que ses pensées s'échappent et filent vers l'horizon. Il ressortit la tête de l'eau, s'ébroua et plongea en entier à l'intérieur. L'eau était fraîche, et il se laissa faire. Il soupira de bonheur, se sentant chez lui ici. Il était fier de Fantasy Horse, fière que son père lui ait léguer, à lui et à ses deux stupides frère cette terre, qu'il devait partager avec des gens idiots. Enfin, c'est la vie.

Le sable remua presque infimement alors que je me dirigeais vers l'eau, les yeux plissés. Je m'arrêtais, tranquillement, tournais la tête vers la gauche, une excitation presque sans borne éclairant mon visage. Il était là. Dans l'eau, sans méfiance, Soran se baignait sans me voir. Un sourire sardonique, dément, éclaira mon visage de la pure joie, de la joie teintée de sadisme et de cruauté. Il était là, mon frère détesté était là. Après tant d'années, Soran n'avait pas changé. Toujours aussi majestueux dans l'eau claire, toujours aussi digne. Tu me faisais peur lorsque j'étais gamin. Si si. Je me disais toujours que jamais je n'égalerais ton élégance, jamais je ne parviendrais à ta hauteur. Si tu savais cela mon frère, je crois que j'en mourrais de honte. Tu sais déjà bien trop que je suis capable d'éprouver des sentiments, et je ne veux pas te dévoiler plus de moi. Tant que je reste l'inconnu derrière le rideau de velours sombre, tout me convient. Même ta sottise. J'avance d'un pas lèger, aérien, vers toi, tout en restant en bordure des arbres. Mon sourire c'est éteint, seul mon regard pétille d'amusement. Suis je vraiment un monstre ? Hmm ? Suis je vraiment si méchant qu'on veut bien le penser ? l'instant d'éprès, la réponse se lit, claire dans mon esprit : Oui. Aaaah.
Mes sabots se soulèvent doucement claquent dans un bruit métallique, et je les pose sur un baobab. L'instant d'érpès, la déflagration résonne dans mes oreilles. Je frémis, un sourire de bonheur s'étale sur ma face, mes yeux sont fermés, savourent l'écho du bruit, sourd et long, provoqué par l'explosion de l'arbre. Puis, quittant ma douce béatitude, je me retourne vers Soran.

<< Dis donc ça fait du bien, n'est ce pas mon cher ?

Ma voix résonnait, moqueuse, dans les airs, virevoltant vers le haut. J'avancai vers lui, rapidement, me retrouvai à ses côtés en un clin d'oeil. Je pris une mine boudeuse, parmis tout les masques qui m'étaient offerts, et m'inquiétais d'une voix faussement angoissée :

<<Je t'ai manqué au moins ?

Soudain, un bruit. Un bruit qui résonna aux oreilles de Soran comme un bruit atroce qu'il ne peux supporter. Il se tourna dans l'eau, son corps fit un demi-tour brusque. Puis il entendit la voix qu'il ne supportait pas, celle qu'il ne voulais plus jamais entendre, celle qu'il redoutais comme la plupart des gens ici d'ailleurs. Pourquoi était-il revenu ? Pourquoi ne les avaient-ils pas laissés tous en paix, et était restée loin de ces terres. Soran fixa son frère d'un regard glacial, celui qu'il ne montre presque jamais. Il fixait son frère avec une extrême dureté, qu'il s'étonna lui même. Quand son frère parla une deuxième fois, il sortit de l'eau, alla sur le sable, s'ébroua et déclara d'une voix sèche et brutale :

-Je m'en serrais très bien sortit sans toi, si c'est que tu veux savoir. Comme quand nous étions jeunes.

Il savait très bien que One n'aimait pas cette période la de leurs vies, à tous les trois, les trois frères. Il se demandait si One avait revu Amadeus, et si ils s'étaient parlés. Puis, Soran contempla discrètement son frère. Il n'avais pas changé. Il était aussi fort, mais moin grand que Soran. Il avait toujours ce sourire sadique et cruel, qu'il à tout le temps. Il a toujours ce regard qui en dit long sur ses intentions. L'étalon déclara d'un ton sec :

-Et je peux dire que l'air était beaucoup plus pur quand tu n'étais pas la.

Il s'étonna lui même de sa méchanceté.

Une grimace tordis mon visage lorsque Soran évoqua notre enfance, brisant mon masque l'espace d'une fraction de seconde. Je détestais mon enfance. Je détestais qu'on me la rappella aussi. Je transperçais alors Soran d'un regard dur, blessé. La mer gronda doucement, comme un chien de garde, et je remuai négligement mon sabot tatoué, un vague sourire contrit aux lèvres.

-Oui, c'est vrai. Merci de me le rappeller, ma mémoire est défaillante de temps à autres, ironisai je, un rictus aux lèvres.

Je regardais mon frère, sa constitution plus forte que la mienne. Si il n'y avait pas eu ces pouvoirs, je suis certain que ce serait lui qui aurait gagner au corps à corps. Mais sans pouvoirs, il n'y aurait pas eu de discorde, et j'aurais pu vivre une vie heureuse, loin de mes chères explosions... Non, maintenant ma vie n'étais pas envisageable sans ça. C'était essentiel, comme de l'air. Soran lança alors une réplique qui avait sûrement pour but d'être méchante. Distrait, je posais mon regard ambre sur lui, penchais la tête sur le côté.

-Que veux tu, j'ai toujours polluer l'air des autres, c'est ma mission tu te rappelles ? C'est pour ça qu'il y'a de la fumée lorsque je fais exploser des choses... Et des gens...

Soran le regardait toujours avec un regard dur et sec, exprimant la méchanceté. Il ne supportait pas de voir son frère. Il avait causé beaucoup trop de morts, trop de problèmes, trop de sang s'était écoulé sur le sol à cause de lui. Quand le Frison vit qu'il avait blessé son frère, il sourit, heureux d'avoir put enfin blessé son frère qui l'avait blessé dans le temps, lui et Amadeus. Il lui lança un regard remplis d'éclair, et dit, d'une voix glaciale :

-Ah bon ? Et bien je serais heureux de te rappeler tous les petits détails de notre enfance. Nos jeux à nous, par exemple, Amadeus et moi ... et toi, tout seul dans un coin ...

Soran eut un petit rire qui ne lui ressemblait pas, et il fut assez étonné. Il regarda son frère. Il n'avais pas l'habitude de blesser les gens. Mais la, c'est One. Alors, c'est différent. Il se tourna vers lui, attendant qu'il réponde. Qu'allait-il lui dire ? Il regarda le baobab explosé par son frère. Il vint vers l'arbre, et toucha d'un coup de naseaux le corps explosé de celui-ci. Aussitôt, il redevint normal, et Soran lança un regard de défi à son frère.

Je frémis infimement lors de la boutade de Soran, crispé. Un air de défi apparut sur son visage et je lui lançai un regard ironique, suivi d'un sourire crâne. Ma queue se balança dans les airs, chassant une mouche invisible, et mon regard pétilla étrangement.

-Vas y raconte moi comme c'était drôle de me faire souffrir, répondis je, un large sourire aux lèvres.

Je me rapprochai de mon frère, claquai doucement des sabots, et les apposaient au tronc. Aussitôt, il explosa dans un petit bruit de déflagration, et ses débris percutèrent Soran. Je le fixais d'un regard curieux, même si ma face était toujours froide, j'avais toujours l'air aussi distant. Marchant au passage sur quelques bouts d'écorce, je me mis à tourner en rond autour de mon frère, un regard brûlant posé sur lui.

-Alors ? Qu'est ce que tu ressentais lorsque je vous observais, crevant d'envie de vous rejoindre ? De la réjouissance je pari. Tu étais heureux de me faire souffrir, avoue.

Ma voix résonnait dans mes oreilles, mielleuse. Soran m'en avait toujours voulu, j'avais était le chouchou de maman parce que je ressemblais au vilain petit canard, et lui n'avait eu que papa. Peut être étais ce pour cela qu'il m'avait tant fais mal... Mes yeux étincelèrent d'une lueur narquoise, tandis que je lui tournais toujours autour, comme un vautour encerclant une carcasse.

Quand les éclats du baobab tombèrent sur Soran, il s'ébroua, et se passa un coup de naseau sur son corps. De nouveau guéris, il regarda son frère d'un regard cruel. Puis, il le regarda lui tourner autour, comme un rapace en quête de nourriture. Puis, quand One parla, Soran eu comme un pincement au cœur, sans vraiment savoir pourquoi. Il regrettait un peu ses paroles. Mais que voulez-vous, il est comme sa, il le restera toujours. Il déclara :

-Et toi, raconte moi comment c'était de tuer des personnes sans but réel, de tuer des vies. N'a tu jamais eu honte de toi ? Et pour répondre à ta deuxième question, non, je n'éprouvais aucune réjouissance pour toi dans ses moments la ! Mais tu sais, j'étais jeune et encore insouciant, je me disait que tu finirais par nous rejoindre. Et Dalya, te rappelle tu de Dalya ? Je l'ai sauvé, si c'est ce que tu veux savoir. Mais si je n'avais pas été la, elle serais morte, et sa, je n'aurais pas pu le supporter, One. Tu me fais honte. Et je suis sûr qu'aux yeux de nos parents tu leur fait honte aussi.

Il s'arrêta. Il n'avais jamais autant parlée.

Je regardai Soran, sourcils levés, tandis qu'il me sortait un long discours. On devrait le canoniser. Saint Soran sonnait très bien. Je papillonai des yeux, me rémémorant chacune de ses paroles. Comment c'est de tuer quelqu'un ? Quelle question naïve Soran. Et toi, comment c'est de sauver des vies ? Je le regardai en dessous de mes cils, un poil offusqué. Comment expliquer cette fantastique sensation de libération, de satisfaction ?

<< Comment c'est, tuer ? Je dirais qu'en premier, c'est facile. Oui, Soran, s'est tellement facile et rapide... Tu sens la vitesse, tu sais que ton adversaire peut t'avoir à tous moments, l'adrénaline coule en toi rapidement, pulse, résonne dans tes oreilles. Celui qui côtoit la mort, la voit en face chaque jour, n'en à plus peur. Tu te rapproches de ta victime, rapidement, tu évites ses coups, ses puériles tentatives de se défendre. Tu vois la lueur paniquée dans le regard, et toi aussi tu as peur, tu sais que peut être tu ne pourras pas en réchapper. Tu t'actives, tu claques des sabots, tu les presses n'importe où sur le corps. Tu sens l'onde électrique traverser ton corps et tu vois ton adversaire hurler, se transfomer en d'infimes particules. L'explosion retentit dans tes oreilles et c'est le plus beau son que tu puisses entendre... Pourquoi ressentir de la honte ? être honteux, c'est avoir pitié de soi même. Alors, vaut mieux abandonné tout de suite.

Mes yeux pétillèrent lorsqu'il parla de Dalya.

<< Je me souviens toujours de mes victimes, jusqu'à l'endroit où ils sont morts. C'était sûrement la plus belle explosion que j'ai jamais entendu. Elle était magnifique. Je me doute bien qu'elle est encore en vie j'aurais senti si elle était morte.

Je fermai un instant les yeux, béat.

<< Vous l'avez toujours adoré, Naïfs comme vous êtes...

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