Premiers pas. | PV`

PREMIERS PAS

Méfiante, une jument s'avance, dans les lieux. Le regard expressif, les sens en alerte. Les odeurs, les sons se mélangent et sous ses pas résonnent des bruits métalliques, quelques fois. Premiers pas, premières impressions noyées sous une fine et chaleureuse pluie. Loé. Ainsi est son nom. La paint dépose des regards sauvages à gauche, à droite, et s'arrête devant un... humain de métal. Léo, émerveillée, s'arrête face à lui, l'observant calmement. Bien que derrière elle, deux loups arrivent en courant et viennent prendre place à ses côtés. La jument les observa un moment, écoutant le coeur métallique du robot. Un sourire apparaît sur ses lèvres.

" Hé vous ! "

Aucune réponse. La jument recule, de deux pas avant de rebrousser chemin, au galop. Inutile de perdre son temps.

Soran marchait calmement, la pluie s'abattant partout sur son corps. Mais, malgré la pluie, le soleil était toujours la, caché derrières les nuages. Quel bonheur de pouvoir enfin sentir la pluie sur son corps, après tant de jours de chaleur et de canicule ! Le Frison sourit, quand il entendit une voix. Oreilles aux aguets, il leva la tête, et se remit à marcher, suivant l'odeur qui lui parvenait jusqu'aux naseaux. Au loin, il vit une jument paint au galop. Il se dirigea au trot, parvint à se mettre devant elle. Il lui sourit, et dit :

-Bonjours !

Loé observait devant elle, suivit de près par ses gardes du corps. Un mâle et une femelle. La jument les connaissait bien, c'était à eux qu'elle demandait de venir la rejoindre lorsqu'elle se sentait menacée. La jument ne se préoccupait de rien, jusqu'à ce qu'un étalon s'impose devant elle. Il la salua. Loé l'observa un moment, un peu surprise. Elle c'était arrêtée depuis quelques secondes déjà.

" Bonjour..."

Ses yeux se mirent à détailler les moindres traits du visage de l'étalon.

Soran, comme à son habitude, souriait sage. Un silence paisible s'installa. L'étalon jeta un coup d'œil aux deux loups qui l'accompagnait. Ils le regardait, ne bougeait pas. Soran tourna son attention vers la jument, et la regarda. Elle était très joli, sa robe s'harmonisait parfaitement avec son visage. Il dit :

-A qui ait-je l'honneur ?

Non, il ne disait pas sa d'un ton séducteur. Il était naturel. Pour lui, être poli et galant, c'est un atout pour se faire de nouveaux amis. Il attendit la réponse de la jument.

L'équidé sentit que l'étalon posait son regard sur ses deux accompagnateurs. Loé tourna la tête vers eux, leur demandant de partir. Elle était obligée de le leur imposer ceci car sinon ils resteraient. Elle se retourna vers l'étalon, sans se mettre en valeur comme la plus part des juments pouvaient le faire en présence d'étalon. Cela l'agaçait tellement. Loé secoua sa crinière, sa queue fouettant calmement l'air.

" Loé, et vous ? "

Elle se présenta. Loé. Joli nom, harmonieux et court. Il sourit, fit une légère révérence de la tête et regarda les deux loups partirent. Il retourna son regard vers Loé, la queue en panache, la robe brillant sous l'effet de la pluie. Il se présenta à son tour :

-Je m'appelle Soran, dominant des Terres du Nord.

Après tout, il faut ce faire connaître, non ? Il offrit à la jument un sourire, attendant sa réponse, patient.

Elle hocha la tête, écoutant l'étalon se présenter à son tour. Soran, dominant des terres du nord. Évidemment, cela ne lui disait à rien à la jument qui découvrait seulement. Elle détailla le sourire de son interlocuteur, souriante à son tour.

" Ravie Monsieur ! "

Sa voix enjouée accompagnait son sourire, ma fois, enfantin.

Soran sourit, hocha la tête. Elle était certainement nouvelle, et ne devais pas connaître les Terres. Il émit un tout petit soupir, se disant qu'il était vraiment dans la lune. Il regarda la sourire de la jument. Elle avait un joli sourire, doux et joyeux. Pour Soran, le sourire et le rire sont les éléments les plus importants chez une personne. Et le regard, aussi. Il dit joyeusement :

-Ne m'appeler pas monsieur, j'ai l'impression de vieillir !

Loé laissa un rire s'échapper à la remarque de l'étalon.

" Je ne voulais pas que vous aillez cette impression. "

Elle leva la tête, observant les nuages, la pluie. Elle adorait la pluie, son chant la calmait & le contact des gouttes sur sa robe provoquait en elle quelques frissons. Mais les gouttes ne faisaient pas que s'arrêter sur sa robe, allant se mêler à ses crains d'ébènes, glissant le long de ceux-ci pour ainsi, se jeter dans le vide. Voler un instant. Loé ferma un instant ses yeux, écoutant le doux son de la pluie, fine et chaleureuse.

Soran eu un petit rire aussi. Celui de Loé était doux, sans trop être brutal. Il sourit. Puis, quand elle leva la tête vers les nuages, il fit de même. Les nuages passaient au dessus de leurs têtes, silencieux, gris. Une goutte tomba même de son toupet pour aller glisser jusqu'aux milieu de ses naseaux. Puis, elle finit par tomber, suivit de plusieurs autres. Il sourit, ne voulant pas s'ébrouer. Il aime la pluie comme il aime la chaleur. Il aime tous. Le printemps, l'été, l'hiver et l'automne. Il sourit, rebaissa la tête, observant la jument observer le ciel, un sourire aux lèvres.

Loé respirait calmement, appréciant l'air frais dans ses poumons brûlants. Elle soupira de contentement, baissant la tête, décrochant ses yeux des cieux pour en revenir à l'étalon. Il n'avait pas l'air particulièrement gêné par la pluie. Un point dont Loé se souviendrait, d'habitude, la pluie, les autres chevaux n'aimaient pas cela. Du moins tout ceux qu'elle avait pu rencontrer jusque là.

" Je me trompe, ou vous avez nettement l'air d'aimer la pluie ? "

Elle sourit, agréablement surprise.

Soran sourit à la jument. Il avait appris à tout apprécier. Il sourit, leva la tête, se laissant envahir de pluie. Cela le rafraichissait, et l'apaisait aussi. Il retourna son regard vers Loé, dégoulinant de pluie. Il eu un grand sourire et dit :

-Tutoie moi, je préfère ! Et oui, effectivement, j'aime la pluie. Ça me détend et je préfère la pluie que la chaleur ....

Il soupira d'aise, et attendit la réponse de la jument. Une légère brume se levait, les entourant.

Loé était attentive aux paroles de Soran. Les yeux divaguant un gauche, à droite. Elle prit un air surpris à la demande de l'étalon. Son frère lui avait toujours dit de vouvoyer ceux qu'on ne connaissait pas réellement. Mais tout ça était loin maintenant. Alors ... pourquoi pas.

" D'accords. Je pense comme toi à vrai dire. "

Elle baissa la tête, voulant observer les gouttes d'eau tomber dans les flaques mais à sa grande surprise, elle tomba nez à nez avec un nuage de brume. La jument se retourna, s'apercevant que la brume était en fait tout autour d'eux.

" Je ne l'avais pas vu venir.."

Sa voix était calme, chaleureuse et ces mots; murmurés.

Soran, voyant que la brume devenait de plus en plus épaisse et les entourait de plus en plus, fronça les sourcils. La pluie, elle, continuait de tomber. Soran sourit à Loé, et regarda de nouveau le ciel. Un gros nuage noir pointait le bout de son nez. Soran, grimaça et déclara :

-Il va y avoir de l'orage, il faudrait aller s'abriter.

Il jeta un regard gentil à Loé, l'invita à le suivre et commença à s'aventurer dans la brume épaisse.

La jument observait autour d'elle. Puis le sourire de l'étalon. Elle suivit son regard jusqu'au ciel, voyant elle aussi ce gros nuage lourd et chargé d'ombre. Loé se sentait toute petite, soudainement. Elle n'avait rien contre l'orage mais il l'impressionnait au plus haut point. Elle avait toujours l'impression qu'on lui grondait dessus, comme son frère quand elle faisait une bêtise.

Loé hocha la tête prouvant son accords. Elle suivit l'étalon, silencieuse. Il avait l'air d'un fantôme dans ce paysage.

Soran marchait sans vraiment savoir où il allait, la brume était vraiment devenu plus épaisse. Soudain, l'orage commença à gronder. Elle était déjà puissante. L'étalon, toujours calme, cherchait un abris. Au loin, il aperçut une petite grotte taillée dans un gros rocher. Il sourit, et la montra à Loé. Puis, il se dirigea vers la grotte. Arrivée à coté, on entendit l'orage grondée encore plus fort.

Tout aussi silencieuse, Loé suivait l'étalon. Elle n'avait aucun mal même à travers cette brume, bénéficiant de ses sens canins. Au bout d'un court moment, Soran montra une grotte incrustée à même un rocher. Loé hocha la tête se demandant si ce serait très utile. L'orage était fort, imposant. La jument s'attarda un peu, se retournant pour se rendre compte. Les éclairs déchiraient les cieux.

Soudain, alors que les deux étaient dans la grotte, l'orage tomba. Juste à coté de la grotte. Sur un arbre mort. Il se coupa en deux morceaux, et chaque morceau tomba d'un coté dans un bruit fracassant. Le feu se ravagea sur le sol. Quand à la pluie, elle s'était arrêté.

-Il faut vite sortir !

Loé ne comprit pas vraiment ce qu'il se passait. Juste quelques bruits angoissants, et l'étalon disant qu'il fallait sortir. Loé sortit alors, sans se poser de questions ni protester. Elle faisait aveuglement confiance à un inconnu mais si elle lui faisait confiance, c'est qu'elle savait qu'il n'était pas méchant ou sadique ou on ne sait quoi. Elle s'aperçut qu'elle avait galoper peut-être un peu plus loin qu'il ne l'aurait fallu. Paniquée, elle retourna près de la grotte, ses sens brouillés. Mais la fumée se mélangeant à la brume se faisait traître et invisible si bien que la jument n'y songea pas et se retrouva bientôt écroulée au sol. Les loups n'aiment pas le feu. Pourtant, bien vite, plusieurs de ces carnassiers se retrouvaient dans le champs, à hurler.

La fumée commençait à les envahir. Soran, lui, n'avais qu'une devise : sauvé les autres avant de se sauver lui. Soudain, Loé partit au galop, laissant Soran seul au milieu des flammes. Mais ce n'était pas pour lui qu'il s'inquiétait, mais plutôt pour la jument. Il se mit à marcher un peu partout, quand soudain il la revit. Elle était revenu à la grotte. Les loups, quant-a eux, hurlaient. Soran eu un frisson, mais soudain, une goutte de pluie lui retomba sur les naseaux, et il sourit.

[Désolée du retard !]

La pluie revenait, petit à petit puis plus intensément. Les flammes devenaient minces mais toujours aussi nombreuses. Quand à la fumée, elle se dispersait, doucement, laissant l'air frais revenir à sa place. La jument repoussa l'idée d'être aidée par ses loups. Elle ne voulait en aucun cas être laisser sa vie dépendante d'eux. Loé voulait se débrouiller et têtue comme elle l'est, il n'est pas difficile de se relever. Au bout d'un moment, la jument ouvrit ses yeux, appréciant l'air gagnant ses poumons infectés. Elle souffla bruyamment, toussant plusieurs reprises. Bien vite, Loé se retrouvait trempée jusqu'aux os, adorant ce délicieux contact froid. Elle en oubliait son incapacité à se relever.

C'est pas grave (;

Soran se dirigea de nouveau vers la jument, et, voyant qu'elle toussait, il passa doucement ses naseaux sur le poitrail de la jument, où se trouvait les poumons de Loé. Soudain, des petits éclats dorés tombèrent sur le poitrail de celle-ci, et la jument arrêta de tousser. Son pouvoir avait fait effet. Il regarda autour de lui. Les flammes s'étaient éteinte, et les arbres autour de lui étaient tous abimés. Il soupira, malheureux de voir la nature dans un tel état. Il se dirigea vers un arbre, qu'il toucha avec ses naseaux, et celui-ci redevint tel quel. Il continua son travail avec les fleurs, les arbres, les plantes, l'herbe ... Tout en souriant de temps en temps à Loé.

-Tu va pouvoir te relever ?